[HRP]Psychose et psychopathie (PV : 404error)

Il t'interesse. Tu ne le connais pas, mais il t'interesse. Comme un jouet qu'on voit dans une vitrine, mais qu'on ne peut pas approcher. Assise sur le rebord d'une fenetre, tu le fixes, de tes yeux vides. Tu sais deja pas mal de choses de lui. Il s'apelle Usagi. Il a 17 ans. Simple lycéen. Reiatsu plus important que la moyenne. Un leger sourire etire tes lévres blanches, te redressant pour marcher sur une corde invisible dans le vide. Quelque chose t'etonnait. Pourquoi aucun Shinigami n'était venu a ta rencontre ? Cela faisait bien deux jours, que tu étais tranquille, seule face a Karakura. Pas qu'ils te manquaient... Mais un peu quand même. Ca faisait un peu d'animation. Tu remets d'un geste rapide ta capuche en place, penchant la tête sur le côté. « Ou vas-tu comme ça...? »

Chantonnant une chanson espagnole, les mains croisés dans ton dos, tu suis a la trace ta proie d'aujourd'hui. Tes jambes jouaient avec le vide depuis le haut de cet immeuble... Comment ca s'apellait deja ? Un hotel... Tu crois. Tu n'es pas sur. Tu iras voir plus tard, hors de question de perdre sa trace. Soudainement, de l'agitation se fait ressentir. Tu fronces les sourcils et t'arrete, une jambe tendue, l'autre t'empechant de tomber. Ce n'est rien. Juste une putain de machine qui ne marche pas. De toute façon, le monde des humains ne tourne pas rond. Tu le sais mieux que personne. Quand il reprend sa marche, toi, tu sautes depuis le 6eme etage, aterissant souplement par terre, tête penché et sourire vicieux aux lévres. « T'en vas pas. » Puis soudainement, tu manques de lui rentrer dedans. Marche moins vite idiote. Jurant dans un anglais peu recommandé, tu finis par t'assoir a côté de lui, assise en tailleur sur le haut du dossier. « Chu, il étais temps que tu t'arretes dit moi. » Tu parles dans le vide. Enfin, tu crois parler dans le vide.

La, seulement deux mots en tête. Putain de merde. Tu n'avais pas envisagé un instant qu'il pouvait te voir, encore plus t'entendre. Un leger sursaut te traverse, te redressant avec legerete pour te mettre debout sur le dossier, tes mains se refugiant dans ton sweat. Peur, peur, peur. Tu as soudainement peur. La panique qui te prends. Mais tu restes de marbre. Car aprés tout, tu es 404 Error. Et ce n'est pas pret de changer. Tu hausses un sourcil, cherchant le regard du jeune homme en face de toi. « Ow. Pas mal. Mais je ne te laches pas. » Ton regard se tourne vers des gens qui semblent fixer cet Usagi avec de grands yeux etonnes. Encore un fou surement.

Il se leve, tu le suis. Sans aucune discretion, de toute façon, tu t'en fiches. Que pourrait-il te faire ? Mal ? Et puis quoi encore ? Il manquerait plus que ça. Tu finis par baisser ta capuche, remettant en place tes cheveux pour les empecher de revenir vers ton visage, ne cherchant même pas a cacher ton masque si particulier. Ce n'est qu'un humain de toute façon. Il s'arrete, tu en fait de même. Il te parle. Mais tu sembles etre absorbé par ses tatouages sur sa joue. Tu l'ecoutes a peine. Bonjour... Vas te faire... Bienvenue... Pas toute la soirée... Tellement de temps... Un pas, puis deux. En deux enjambées, tu te retrouves face a lui, un doigt effleurant les marques rouges. « Vous etes tellement pressé les humains. » Un sourire carnassier etire tes lévres a demi caché par l'os blanc qui les recouvrait. « Qu'avez vous de si important pour etre tellement enervés tout le temps ? »

C'est comme s'il parlais dans le vide. Tu l'ecoutes. Mais d'un oreille distraite. Tu as oubliée comment vivre en société. Tu restes donc la, a vivre comme ton instinct te le dicte. C'est a dire un peu n'importe comment. Tu le sais. Mais tu t'en fout. Maintenant, tu peux te defendre. Tu peux tuer, tu peux destabiliser. Tu penches la tête sur le côté, le laissant parler au vide, preferant continuer ton inspection. De toute façon, tu étais decouverte. Maintenant, c'est fini. « Ne m'apelle pas Arrancar. Je ne suis pas un Arrancar. » Une phrase était sensée suivre les deux premiéres. Sans succés. Je suis une erreur. Ca ne sort pas. Mon dieu que tu detestes ça.

Le geste de trop. Celui qui te reveille, soudainement, te sort de cette lethargie calme et plate dont tu es capable. Tu serres les dents. Une fois, c'est bon, ça va pas te tuer. Mais il recommence. A te toucher l'epaule. Plusieurs fois. A l'interieur de ta tête, ça devient un bordel innomable. Tu ne l'entends même plus parler. La seule chose que tu fais c'est de soudainement prendre sa main, et de la tirer en arriére. « Ne me touche pas. » C'était sorti comme ça. Soudainement. Un mal de crâne soudain, des yeux qui se ferme un instant, aucune concentration a l'etat actuel. Il avait reussi a te destabiliser. Il en faut peu me direz vous. Tu laches la main, et te plie en avant, sous la douleur qui t'asaille sous la joue droite. Les veines de ton poignets gauche semble sur le point de craquer. Ca fait mal. Mais tu te redresses. Lentement. Le regard dure. Un leger sourire aux lévres. « Qu'est-ce que je te veux ? J'en sais rien. Je m'occupe. » Ton poignet bouge par soubresaut, tu le cache dans ta veste.

Tu ne sais pas quoi faire. Tu t'es retrouvée piégée. Comme ça, d'un coup d'un seule. Une personne normale aurait vu l'echappatoire. Toi tu restes bornée. Tu ne vois qu'une seule façon de te sortir de la, frapper vite et bien. Un coup de pied dans la nuque, et tu l'assomes le temps de repartir te cacher. Ouais, c'est la meilleure solution. Alors pourquoi tu le fais pas idiote ? Tu soutiens son regard avec force. Tu vas lui sortir une replique cinglante. Mais ca ne sort pas. Tu fronces les sourcils, et passe une main dans tes cheveux. Tu reflechis a nouveau. Même si ça fait mal. T'as eut bien plus mal que ça de toute façon a une epoque. La douleur de la piqure chaque jour, celle de se voir enfermée, tout ça parce qu'on ne veut pas de toi. C'est pour ça que tu hait les humains. Mais la n'est pas - plus ? - le sujet.

Tu tresailles. Te declarer ? De quoi ? Qui que comment pourquoi ou ça ? Tu hausses un sourcil, ne comprenant pas tellement de quoi il parlait. « Me declarer... » Tes doigts vinrent se lier dans ton dos, souriant legerement, alors que tu penchais d'un côté de l'autre, reportant ton poids sur une seule jambe. « Declarer... Je t'aime, c'est ça ? » Ton sourire disparait soudainement. Je t'aime, je t'aime, je t'aime, ah bon dieu, qu'est-ce que ça veut dire ?! C'est comme ça, pas autrement. « Ca n'a aucun sens. Je t'aime n'a aucun sens. » Non, aucun sens.

Tu es devant quelque chose qui n'a aucune sens. Ni aucune raison d'ailleurs. Un sourire etire tes lévres. C'est pour ça que tu avais decidée de le suivre. Parce qu'il t'interessait. Enormément. Il n'est pas comme les autres humains. Enfin, tu passes outre. Et le fixes avec de grand yeux etonnés. Puis tu repliques. D'une voix plate et morne. Comme toujours. « Bien sur que c'est stupide. » Tu n'as jamais aimé. Tu trouves ça idiot. S'attacher a quelqu'un pour finalement en souffrir. Completement futile. Reflexe. Tu remets ta capuche sur tes cheveux, tu caches la bas de ton visage sous la fermeture eclair de ton sweat.

Tu mets tes mains dans tes poches. Enfin, tu tentes. Il te prend les mains. Et te les serre d'une façon ecoeurante. Trop de douceur. Deux orbes bleus profonds s'amoindrisent. Tu le fixes. Ca pue. Ca pue. Je t'aime. NEEEEEE ?! Tu crois faire une crise cardiaque. Ton visage ne bouge pas d'un pouce. Ton mal de tête devient de plus en plus brutal. Tu as l'impression qu'il te massacre les neurones. Un instant, tu crois que tu vas serieusement crever. Mais tout ca se calme aussi vite que c'était arrivé. Il te lache. Tu enfouis tes mains dans tes poches. Ta langue claque contre ton palais. « Tu es complétement fou. C'est pour ça que je te suivais. » Tu ris. C'est bon, il est sauvé.